INTRODUCTION

I. OU EN EST-ON AUJOURD'HUI
Quelques dates
Législation
Opinions et sondages

II. DU COTE DE LA SCIENCE
Plusieurs types de clonage
Différentes techniques de clonage
Une technique mal maîtrisée

III. DU COTE DE L'ETHIQUE
Pourquoi cloner ?
Arguments contre le clonage
Contre-arguments

CONCLUSION

ANNEXES
Lexique
Sources et liens

LE CLONAGE REPRODUCTIF HUMAIN : LIMITE ETHIQUE OU SCIENTIFIQUE ?  

LE CLONAGE ANIMAL, UNE REALITE SCIENTIFIQUE   


    Aujourd’hui, de nombreux animaux ont déjà été clonés, par différentes techniques, et principalement par celle qui nous intéresse, celle du transfert de noyau d'une cellule d'un individu adulte. Le clonage animal est principalment utilisé sur du bétail, afin de « reproduire » des animaux aux capacités exeptionnelles (grande quantité de lait, viande de qualité, etc.), destinés à être commercialisés. D’ailleurs, des tests ont révélé qu’il n’était à priori pas dangereux de manger du bétail cloné, et les Etats Unis ont récemment autorisé la commercialisation d’animaux clonés destinés à l’alimentation, tout comme L'Union Européenne, malgré que cela semble lui poser plus de problèmes.

   Le clonage animal est donc scientifiquement possible, mais la technique est loin d’être totalement maîtrisée. En effet, chaque réussite compte derrière elle de très nombreuses tentavives infructueuses. Ainsi la majorité des essais donnent naissance à des sortes de « monstres génétiques », dotés par exemple d'organes surdéveloppés, etc. Pour le clonage de Dolly, il a fallu par exemple un total de 277 expériences, ce qui donne un taux de réussite d'à peu près 0,3 % seulement. La brebis Dolly, quand à elle, semblait tout à fait normal à sa naissance, mais elle a subie par la suite un vieillissement prématuré.

DES FAILLES DANS LA TECHNIQUE DE CLONAGE, EXEMPLE DE DOLLY   


   Alors que l’espérance de vie d’une brebis varie entre 11 et 12 ans, Dolly a commencé à manifester des signes de vieillesse prématurée dès l’âge de 5 ans ½ . De plus, elle souffrait notamment d'arthrite, et d’une maladie pulmonaire. Il semblerait en fait que les animaux clonés soient pourvus de cellules prématurément vieillies. Ainsi, les cellules de Dolly aurait hérité de l'âge plus avancé des cellules de la brebis donneuse.
La régénération d’un être vivant se fait par perpétuelle division cellulaire, et les « vieilles cellules » sont donc remplacées par de nouvelles. Seulement, l’extrémité des chromosomes (appelés télomères) est raccourci à chacune des divisions cellulaires. Ainsi certains scientifiques s’accordent à dire que les télomères fonctionneraient comme une sorte « d'horloge biologique ». Lorsqu'un être vivant est cloné, le clone obtenu, qui hérite du patrimoine génétique de son donneur, hérite aussi de son « horloge biologique », qui a déjà bien tournée. De ce fait, les cellules d'un nouveau-né cloné sont aussi âgées que celles du donneur. Ainsi, on attribue le vieillissement prématuré de Dolly au fait que les télomères de la cellule prélevé sur la brebis Belinda, qui avait alors 6 ans, était déjà raccourcis : Dolly avait donc un patrimoine génétique vieux de 6 ans dés sa naissance.

   Cependant, la télomérase est une enzyme capable de rallonger les télomères, et la maîtrise scientifique de cette enzyme pourrait donc permettre d'empêcher le vieillissement prématuré des clones. Finalement, l'échec à long terme du clonage de Dolly pourrait peut-être trouver des solutions.

UN CLONE IDENTIQUE AU DONNEUR ?   


   Le fantasme d'un clone parfaitement identique à son donneur reste à priori, avec les capacités scientifiques d'aujourd'hui, dans le domaine de la fiction. L'expérience de Dolly n'est pas à l'origine de cette idée, bien qu'elle y ait sans doute participé. En effet, si l'image de deux brebis blanches strictement identiques est devenu un symbole du clonage reproductif, autant dire que les traits physiques distinctifs entre deux brebis blanches quelconques ne sont pas nombreux, et très difficilement remarquables par l'homme, d'où la ressemblance entre Dolly et Belinda.

   On dit en général qu'un clone contient le même patrimoine génétique que le donneur à partir duquel il a été créé, mais cela n'est en réalité pas tout à fait juste.

       En effet, le patrimoine génétique d'un individu est constitué de l'ADN nucléaire, contenue dans le noyau, et de l'ADN mitochondrial, dans le cytoplasme. Or, le cytoplasme de l'ovocyte à partir duquel un clone est créé, ne provient pas du donneur du noyau. Le clone et le donneur n'ont alors en commun que l'ADN nucléaire.

   Longtemps les chercheurs ont cru que le cytoplasme de l'ovule n'était qu'un environnement neutre, et donc sans conséquence sur le patrimoine génétique. Or, ils ont démontré récemment que l'ADN mitochondriale contribue à la reprogrammation de l'ADN nucléaire, qu'il influence l'expression l'ADN nucléaire, et qu'une fois l'organisme parvenu à maturité, il joue un rôle dans la synthèse des protéines, dans la respiration cellulaire et dans la constance du milieu intérieur. Ainsi, certaines maladies génétiques sont exclusivement dues à l'ADN mitochondriale, comme le Syndrome de Kearns-Sayre ou la Neuropathie optique de Leber par exemple.

   Une partie non négligeable du patrimoine génétique d'un clone provient donc de l'ADN  mitochondriale contenue dans le cytoplasme de l'ovocyte. Le rôle de ce milieu est donc important, puisqu'il entraîne des différences, physiques notamment, entre le donneur et le clone. De ce fait, la ressemblance entre les deux, estimé à 99 %, n'est pas aussi importante que celle existant entre deux jumeaux homozygotes, dont le cytoplasme de l'ovule était le même.

LES DIFFICULTES DE CLONAGE CHEZ L'HOMME ET LE PRIMATE   


Evolution du primate à l'Homme


    De nombreuses tentatives de clonage chez les primates ont été infructueuses car les embryons obtenus ne se développaient pas. Ce problème serait lié à une anormale répartition des chromosomes lors de la division cellulaire, déjà évoquée plus haut, qui est aussi le moteur du développement et de la croissance d’un être vivant. Les scientifiques expliquent ce « chaos génétique » par l’absence de deux protéines dans les cellules clones. Pour comprendre les difficultés rencontrées lors des tentatives de clonage des primates, il est important de comprendre le rôle de ces deux protéines.
Ces deux protéines sont indispensables au bon fonctionnement des centrosomes, dont nous verrons le rôle dans la répartition des chromosomes avec le schéma ci-dessous.


Anaphase
1. Centrosomes

2. Microtubules

3. Chromosomes


La mitose, ou division cellulaire, comporte 4 phases principales. Lors de la 3ème de ces phases, appelée anaphase, qui correspond à la période de répartition de l’information génétique dans les cellules, le mauvais fonctionnement du centrosome - qui est le pôle attractif des chromosomes - entraine une mauvaise répartition de ces derniers au sein des cellules. Ceci est directement responsable de la sorte de « chaos génétique » constaté lors des tentatives de clonage chez les primates.

    Cependant, des résultats publiés le jeudi 17 janvier 2008 font état du clonage d’embryons humains par les deux firmes californiennes, Stemagen Corporation et Reproductive Sciences Center. Les deux firmes indiquent dans la publication de leurs travaux avoir réussi la création de cinq embryons humains à partir de cellules de peau de deux hommes adultes et de 29 ovocytes provenant de deux femmes donneuses (obtenus gratuitement, selon les lois en vigueur aux Etats-Unis). Ces travaux visent une application thérapeutique et les embryons ont été détruits au stade de blastocystes. Cependant, cette technique de clonage est applicable au domaine du clonage reproductif et les constants progrès de la science semblent permettre de contourner les principales difficultés énoncées plus haut. Tout comme les scientifiques expliquaient difficilement les causes de leurs échecs (ou plutôt de leur faible taux de réussite) dans le domaine du clonage, les scientifiques ont aujourd’hui aussi du mal à expliquer cet exploit technique (taux de réussite de presque 20%)  qu’ils assimilent à un travail plus délicat sur les cellules et leurs noyaux, très certainement permis par les constantes avancées scientifiques de l’Homme.


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